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Catherine GARRIGUE

Du 
samedi 1 octobre 2022
Au
mercredi 5 octobre 2022

À mi-chemin de l’art singulier, chaque image est un tout fusionnel accompagnée d’une esthétique appropriée. Les dessins sont rythmés par des lignes, des traits, des arabesques. Ils se déploient, s’enchevêtrent et tissent des mondes qui souvent se referment sur eux-mêmes comme pour se protéger.

Mon goût pour l'art médiumnique et l'art asilaire m'a toujours portée à rechercher une authenticité dans mon écriture artistique. Mon travail doit, avant tout, ne porter aucun subterfuge, aucun désir de plaire comme de déplaire. J’aime cette citation de Jean Cocteau : « être un mensonge qui dit toujours la vérité ». La création doit porter une part de celle-ci. Elle demeure, néanmoins, bien en deça de mes espoirs quant à une totale lucidité voire clairvoyance. J’emploie à dessein ce terme car je pense que notre regard ne perçoit qu’une part infime de ce qui nous entoure. Plus exactement, nos sens sont terriblement limités. Il faut savoir regarder derrière le miroir et tenir compte que chaque image qu’il donne n’en est qu’un reflet inversé. Il en est de même pour nous et de notre vision du monde. La vérité est tout autre… J’ai envie de dire à mon « double », lorsque je prends stylo et papier « Etonne-moi ». Mes premiers dessins (aux environs de 2012) voulaient être plus automatiques que conscients : laisser le stylo dériver sur le papier afin d’obtenir des formes auxquelles je n’aurais jamais pensées. Peut-on parler de dessins issus de l’inconscient ? Voire plus mystérieusement, d’une énergie créatrice qui se manifesterait chez une personne disposée à l’accueillir ?

Je cherche, au travers de mon travail, à traduire mon univers intérieur.

À mi-chemin de l’art singulier, chaque image est un tout fusionnel accompagnée d’une esthétique appropriée. Les dessins sont rythmés par des lignes, des traits, des arabesques. Ils se déploient, s’enchevêtrent et tissent des mondes qui souvent se referment sur eux-mêmes comme pour se protéger.

Les sujets de mes dessins découlent d’obsessions, éléments botaniques, ciels étoilés voire d’oiseaux. Les formes sont le plus souvent sensuelles et arrondies comme l’est le ventre d’une mère.

L’écriture se veut méditative, telle celle du marcheur, nez au vent. Une douce errance, un automatisme ouvrant sur une « enfance retrouvée », dont parle Baudelaire.

Le plus souvent, le dessin se construit autour d’un centre de gravité. Le stylo dessine, trace, hachure et tourne autour, tressant son propre alphabet. Les repères spatiaux sont annulés et le cadrage parfois désaxé. La composition échappe, alors, à la symétrie pour se déployer aléatoirement.

« On reconnaît qu’une œuvre a du style à ce qu’elle donne la sensation du fermé ».

Cette phrase de Max Jacob y trouve tout son sens. Il faut se souvenir de la relation étroite qu’il entretenait avec le sacré et le mysticisme. Ce monde que je cherche à traduire est bien celui de l’onirisme qui tendrait vers une relation fusionnelle avec les cycles naturels de la vie.

J’espère à travers mon travail ouvrir une brèche sur un rituel quasi religieux de contemplation.


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